Et si on faisait évoluer notre langage ?
Le français est une langue vivante, non ?
Et si on rapprochait la langue de ce que nous vivons / souhaitons vivre ?
La nature a prévu que l’on donne naissance de façon mobile et autonome.
La médecine a décidé de nous coucher pour nous accoucher.
Et si nous parlions d’enfantement ? Ce mot libèrerait des images d’assistance externe, de position, d’immobilité…
Car personne n’accouche personne… La femme enfante son bébé et le placenta qui vient avec…
Quand le bébé naît, arrive à la vulve, dégage ses épaules puis son corps, les termes d’expulsion ou de réflexe d’éjection du fœtus sont-ils suffisamment dignes pour honorer la vie qui s’en vient ? L’appellation d’émergence par Karine Langlois me semble plus appropriée, qu’en pensez vous ?
Puis quand le placenta s’en vient, pourquoi parler de délivrance ? La femme est-elle vraiment prisonnière de son placenta ??? Il y a la naissance du bébé puis la naissance du placenta, non ?
Lorsque la vie de notre bébé s’éteint au creux de nous, que ce soit à 4 semaines, 3 mois ou 9 mois, ça reste une vie qui s’éteint au creux de nous… et on le met au monde ce bébé… on lui dit au revoir…
Avec courage et tristesse…
Qu’y a-t-il de faux là dedans ? Il n’y a rien de faux dans la fausse couche… il y a un vrai bébé, qui a vécu des vrais jours au creux de nous, un certain temps et qui s’en est allé… que nous honorons avec de vraies émotions…
Et si nous parlions d’interruption spontanée de grossesse ?
Et si l’on inventait d’autres terminologies aussi pour remplacer :
- l’extraction instrumentale lorsqu’on utilise les ventouses et les forceps
- la césarienne : pourrait on appeler cela un enfantement par le ventre (vs un enfantement vaginal) ? Replaçant la femme et le bébé au cœur du processus ?