Coin lecture – Le Quatrième de la grossesse – Ingrid Bayot
[Extraits]
Déclarer que le nouveau-né a besoin de proximité avec sa mère, c’est très bien, il était temps. Se demander ce dont la mère aurait besoin pour y parvenir et avec qui auprès d’elle et pour elle, c’eût été se poser la question de son bien-être à elle aussi.
On pourrait dire en boutade que le nouveau-né a minimum 100 000 ans de décalage horaire avec nous. Ses besoins sont ceux d’un bébé prénéolithique, nomade et tribal : il s’attend à être porté, promené et ses compétences sociales sont évidentes. Il veut de la peau, du cheveu, des odeurs authentiques, des voix humaines, des mélodies chantées, de la chaleur, du bercement, du portage, de la danse.
Les bébés déploient des trésors de comportement pour être attentifs, attractifs… et collés.
Etre éloignés de leur mère ou du groupe humain, c’est être en danger, à la merci du pire.
Ils ne le savent pas cognitivement : c’est inscrit au plus profond de leur génétique de bébés primates.
Les hormones de stress (cortisol, adrénaline) sont plus élevées quand le bébé est éloigné de leur mère.
Dans notre espèce Homo, les stratégies de parentage communautaire ont permis et sécurisé la dyade mère-bébé, car il est impossible que la charge d’un bébé aussi immature, puisse reposer sur la mère uniquement. Confier son bébé, même très petit, c’est s’assurer de l’attachement et de l’engagement d’autres personnes ressources.
Chez les peuples qui vivent actuellement dans des conditions prénéolithiques, l’espérance de vie avant 5 ans double quand une grand-mère maternelle s’implique.
Cet article vous a plu ? Partagez-le ! 😉