Aujourd’hui, je vous propose un petit protocole de soins cutanés pour chouchouter votre cicatrice de césarienne, récente ou ancienne.
Toutes les infos données ici sont valables que la cicatrice soit faite par agrafes ou par fils résorbables. A noter qu’il n’y a pas de différence esthétique à long terme entre les 2 techniques.
De façon simplifiée, une cicatrice est un processus inflammatoire qui a pour objectif de « recoller les morceaux » en fabriquant du tissu cicatriciel : ce qui implique une augmentation de la vascularisation locale afin d’apporter des « matières premières » à la cicatrice.
Une cicatrice qui épaissit, voire qui devient hypertrophique, c’est une cicatrice qui n’a pas « compris » que c’était fermé et que ce n’était plus la peine de fabriquer du tissu cicatriciel, donc il faut lui « couper les vivres ».
Voici les différentes phases du processus de cicatrisation et les soins adaptés à chaque étape.
1ère phase : augmentation normale de l’inflammation pour fermer la cicatrice
( = tant qu’il y a des croûtes )
—> crème cicatrisante +++
—> pas de massages SUR la cicatrice
—> On peut dès cette phase travailler les adhérences en profondeur A DISTANCE de la cicatrice (= séances chez un.e kiné)
2ème phase : la cicatrice est fermée, rose, fine
Il faut absolument stopper l’inflammation qui s’est installée sous peine de risquer une évolution en cicatrice hypertrophique avec un épaississement.
—> pas de crème, pas d’huiles : la cicatrice est fermée, si on la nourrit, on lui apporte des « matières premières », on va la sur-stimuler et l’encourager à proliférer donc à s’épaissir
—> compression-étirement manuel tous les jours (pour lui « couper les vivres ») : on place la pulpe des doigts sur la cicatrice, on appuie fortement et simultanément on cherche à écarter les doigts sans les laisser glisser sur la peau afin de l’étirer dans le sens de la longueur ; on maintient la compression pendant 30 sec, répétée 8 fois par zone (ceci afin de faire blanchir la cicatrice, ce qui montre qu’on la dévascularise)
—> pas de massage en décollement, ou en palper-rouler de la cicatrice (stimulent « l’apport de vivres » à la cicatrice)
—> pansement silicone +++ : prend le relais 23h/24 pour comprimer la cicatrice ; chaque plaque se réutilise 10-15 jours ; étirer la bande dans la longueur à la pose ; ne pas mettre de crème ou huile hydratante avant la pose du pansement silicone (sinon ça tient pas…)
—> tecarthérapie (chez le.la kiné) :
Indiba, Winback
3ème phase : quand l’inflammation est calmée
(couleur rose très pâle de la cicatrice)
On peut commencer à s’attaquer aux adhérences de la cicatrice avec des techniques de massage en décollement, palper-rouler, LPG, ventouse, etc… on peut remettre huiles / crèmes…
—> Si la cicatrice se remet à rougir, on revient à la phase 2 jusqu’à ce que la cicatrice soit blanchie avant de réessayer la phase 3.
A noter que
—> pour une cicatrice déjà épaissie, hypertrophique, chéloïde, il est bénéfique d’appliquer ce protocole (à partir de la phase 2) mais, lorsqu’elle va blanchir et « dégonfler », elle va inévitablement s’élargir
—> plus la peau est foncée, plus le risque d’une cicatrice hypertrophique augmente
—> toutes les cicatrices ne deviennent pas épaisses et hypertrophiques
—> en ce qui me concerne, je conseille d’appliquer ce protocole par défaut dés le départ : prévention +++
Cet article vous a plu ? Partagez-le ! 😉