Mon approche en accompagnement périnatal
Concernant l’accompagnement périnatal*, il peut parfois y avoir confusion entre les champs de compétences des kinés, des sages-femmes et des doulas. Il me semble important ici d’éclaircir ce point.
*je ne parle pas ici de la rééducation thérapeutique que je pratique au sein de mon cabinet
Les accompagnements que je propose ne se substituent en aucun cas :
- au suivi médical de votre gynécologue ou sage-femme,
- ni à la « Préparation à la Naissance et à la Parentalité » ou « préparation psychoprophylactique à la naissance » proposée par votre sage-femme (que je vous conseille vivement de suivre 😉 ).
Kinésithérapeute, je suis formée (outre la rééducation thérapeutique), à la promotion de la santé et à la prévention par le mouvement et l’éducation, à la préparation physique et mentale du sportif, au bien-être par les massages et l’activité physique. J’applique ces principes à la période particulière qu’est la périnatalité, à la santé pelvienne, tant pour aborder l’accouchement que pour en récupérer ensuite, ainsi que pour entretenir et conserver une bonne santé féminine.
Lors des ateliers portant sur la grossesse, l’accouchement et le postnatal, je propose donc une approche biomécanique et corporelle :
je vous transmets des informations concernant le fonctionnement du corps, des outils (massages, postures, points de pression, techniques simples de thérapie manuelle) à pratiquer avec votre partenaire pendant la grossesse et l’accouchement pour vous soulager
je vous explique et fait ressentir le fonctionnement du trio diaphragme-abdominaux-périnée, afin d’en prendre soin tout au long de la vie, ainsi que pendant la grossesse, de savoir l’utiliser lors de l’accouchement et de le préserver ensuite afin de favoriser la récupération.
J’accorde beaucoup d’importance à vous faire comprendre, sentir le fonctionnement de votre corps afin de mieux vous en servir et en prendre soin.
La description des compétences des sage-femmes, des doulas et des kinésithérapeutes
Issu du site du Conseil National de l’Ordre des Sage-femmes, en date du 1er janvier 2021.
Dotées d’un pouvoir de diagnostic et d’un droit de prescription, les sages-femmes forment une profession médicale à compétences définies. Ainsi, le champ d’intervention des sages-femmes auprès des femmes et des nouveau-nés en bonne santé est établi par le code de la santé publique.
La sage-femme assure la surveillance et le suivi médical de la grossesse et propose des séances de préparation à la naissance et à la parentalité. Elle assure, en toute autonomie, la surveillance du travail et de l’accouchement.
La sage-femme dispense les soins à la mère et à l’enfant après l’accouchement. Elle pratique la rééducation périnéo-sphinctérienne liée à l’accouchement.
Au-delà de la période traditionnelle de la grossesse, la sage-femme accompagne également les femmes tout au long de leur vie en assurant leur suivi gynécologique de prévention et en prescrivant leur contraception. La sage-femme pratique les actes d’échographie gynécologique.
Elle peut réaliser des interruptions volontaires de grossesse par voie médicamenteuse dans les conditions définies par la loi.
Elle prescrit et pratique les vaccinations auprès de la femme et du nouveau-né dans les conditions définies par décret mais également auprès de toutes les personnes qui vivent régulièrement dans l’entourage de la femme enceinte ou de l’enfant jusqu’au terme de la période postnatale ou qui assurent la garde de l’enfant.
Les sages-femmes assurent un rôle important dans la prévention contre les addictions et notamment en matière de tabacologie. Elles peuvent assurer des consultations en tabacologie auprès des femmes dans le cadre de leur suivi de grossesse ou suivi gynécologique de prévention. Elles sont également habilitées à prescrire des substituts nicotiniques aux femmes et à toutes les personnes qui vivent régulièrement dans l’entourage de la femme enceinte ou de l’enfant jusqu’au terme de la période postnatale.
La sage-femme pratique les actes d‘échographie obstétricale systématiques ou de dépistage.
Conformément à l’article L.4151-1 du code de la santé publique, les sages-femmes sont autorisées à concourir aux activités d’assistance médicale à la procréation. Les sages-femmes participent aux activités cliniques d’assistance médicale à la procréation réalisées avec ou sans tiers donneur ainsi qu’aux activités de dons de gamètes et d’accueil d’embryon. Les conditions de concours des sages-femmes sont définies par décret.
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000026200439&dateTexte=20171003 ).
Spécialiste de la physiologie, la sage-femme adresse ses patientes à un médecin lorsqu’elle décèle une pathologie. Elle peut pratiquer les soins prescrits par un médecin en cas de grossesse ou de suites de couche pathologiques.
Sous réserve d’obtention de diplômes complémentaires, la sage-femme peut pratiquer :
– Des actes d’ostéopathie,
– Des actes d’acupuncture,
– Des examens échographiques de mesure de clarté nucale et de longueur cranio-caudale.
Dans l’exercice de l’ensemble de son activité professionnelle, la sage-femme, tient un rôle primordial de proximité dans la prévention et l’information auprès des femmes. A ce titre, elle contribue au repérage des situations de violences faites aux femmes (par exemple : par l’orientation de la patiente vers des structures de prise en charge spécialisées ou encore par la rédaction sur demande de la patiente de certificat médical descriptif (http://stop-violences-femmes.gouv.fr/Depliants-et-guides,308.html).
Issu des Recommandations de bonnes pratiques de la Haute Autorité de Santé (sept 2012)
Objectifs de la PNP
● Créer des liens sécurisants avec un réseau de professionnels prêts et coordonnés autour de la femme enceinte.
● Accompagner la femme ou le couple dans ses choix et ses décisions concernant sa santé, la grossesse, les modalités d’accouchement, la durée du séjour en maternité.
● Donner les connaissances essentielles à l’alimentation du nouveau-né et encourager l’allaitement maternel.
● Encourager, à chaque étape de la grossesse, l’adoption par la mère et le père de styles de vie sains, pour leur santé et celle de l’enfant.
● Renforcer la confiance en soi chez la femme ou le couple face à la grossesse, la naissance et les soins au nouveau-né.
● S’assurer d’un soutien affectif pour la femme pendant la grossesse, à la naissance et au retour à domicile.
● Soutenir la construction harmonieuse des liens familiaux en préparant le couple à l’accueil de l’enfant dans la famille et à l’association de la vie de couple à la fonction de parent.
● Participer à la promotion de la santé du nouveau-né et du nourrisson en termes d’alimentation, de sécurité et de développement psychomoteur.
● Participer à la prévention des troubles de la relation mère-enfant et à la prévention de la dépression du post-partum.
● Encourager les échanges et le partage d’expérience à partir des préoccupations des parents avant et après la naissance.
Organisation de la PNP
8 séances prénatales de 45 minutes minimum sont prises en charge par l’assurance maladie, l’entretien individuel ou en couple en fait partie et fait l’objet d’une cotation spécifique. Ces séances prénatales sont individuelles ou en groupe, à l’exception de l’entretien du 1er trimestre qui est obligatoirement individuel ou en couple.
Contenu de la PNP
● La grossesse : changements physiques et affectifs
● Risques liés au mode de vie (drogues, alcool, tabac, automédication)
● L’accouchement et la naissance : déroulement du travail et de la naissance
● Le développement de l’enfant et ses acquisitions
● Répercussions sociales et familiales liées à l’arrivée de l’enfant
● Association de la vie de couple à la fonction de parent
● Symptômes précoces, les signes d’alerte qui doivent motiver une consultation en urgence pour la mère avant la naissance, pour la mère et l’enfant après la naissance
● Place du père ou d’une autre personne lors de l’accouchement
● Soins de la mère et du bébé après l’accouchement
● Allaitement
● Alimentation du nourrisson de la naissance à 18 mois, supplémentation alimentaire (vitamines, fluor…) et prévention des allergies alimentaires
● Protéger le sommeil de l’enfant
● Faire face aux pleurs du bébé
● L’enfant malade, la sécurité du bébé et la prévention de la mort subite du nourrisson
● Soins d’hygiène du bébé
● Techniques de travail corporel pendant la grossesse
Issu du site de l’Association Doulas de France, en date du 1er janvier 2021.
La doula a pour vocation d’accompagner et de soutenir la future mère et son entourage pendant la grossesse, l’accouchement et la période postnatale, grâce à son expérience et à sa formation, et cela uniquement en complément du suivi médical choisi par les parents (hôpital, clinique, sage-femme libérale…). Elle accompagne sans discrimination liée aux origines, à la religion ou à la préférence sexuelle des parents. Une doula n’a pas de fonction médicale, elle n’est pas thérapeute. Elle soutient le travail des sages-femmes.
Le mot “doula”, du grec ancien, est utilisé aujourd’hui dans le domaine de la périnatalité, pour nommer une femme qui a pour vocation d’aider une autre femme et son entourage pendant la grossesse, l’accouchement et la période postnatale, grâce à son expérience et à sa formation. Elle incarne la figure féminine qui se tenait autrefois auprès de la femme qui met au monde son bébé, aux côtés de la sage-femme.
Aux États-Unis le mot “doula” désigne une femme qui accompagne la mère pendant la périnatalité. En 2011, la définition du mot “doula” apparaît dans le dictionnaire Hachette : nf Femme qui accompagne une femme enceinte pendant sa grossesse et après son accouchement.
Quelle est la différence entre doula et sage-femme ?
Le métier de sage-femme est une profession médicale réglementée. Les sages-femmes interviennent auprès des femmes et des nouveau-nés en bonne santé : suivi gynécologique (tout au long de la vie), contraception, grossesse, échographies, accouchement, prescriptions médicales, IVG médicamenteuse, vaccination, aide à l’allaitement…
Le métier de doula consiste à : informer, accompagner, soutenir physiquement et moralement, aider si besoin à la communication entre les parents et le corps médical, écouter, accueillir les émotions… Elle ne prend pas de décision à la place des parents et ne doit en aucun cas chercher à les influencer.
En France, la doula ne pratique pas d’acte médical (usage de matériel médical, examen et son interprétation, diagnostic, etc) et ne prend pas de responsabilité médicale (décision, prescription, etc).
Issu du site de l’Association Doulas de France, en date du 1er janvier 2021.
Nous, les doulas, sommes convaincues que les parents savent ce qui est juste pour eux pour la naissance de leur enfant .
Nous ne prodiguons pas de conseils : pour que les parents fassent leurs choix et puissent prendre leurs décisions, et s’ils en ont la demande, nous les aidons à accéder par eux-mêmes aux informations qui leur sont nécessaires (basées quand cela est possible sur la recherche scientifique). La doula ne précède pas la demande des parents, ni même n’oriente les décisions ou projets des parents dans quelque sens que ce soit. La doula n’est pas un coach de la naissance qui va dire ce que les femmes, les parents doivent ou ne doivent pas faire. Elle garde, tout au long de l’accompagnement, la neutralité la plus stricte, et n’influence aucunement le choix des parents selon ses convictions personnelles.
Nous proposons aux parents de les accompagner dans la continuité dans ces moments intimes et qui leur appartiennent, en les soutenant dans leur cheminement et dans la recherche de leur vérité. Nous les soutenons et les accompagnons si leur confiance se perd au cours de la grossesse et de l’accouchement, que ce soit par la multiplication des intervenants, les injonctions diverses ou les conseils multiples, par leurs vécus personnels, par l’isolement ou un environnement défavorable. Comme une balise dans cette foule, nous sommes à leurs côtés dans la continuité, car nous pensons que cette dimension est fondamentale pour les parents.
Nous sommes aussi conscientes que lors du retour à domicile les parents peuvent se sentir isolés avec leurs interrogations et sans soutien approprié. C’est pour cela que notre accompagnement continue après la naissance, pendant parfois plusieurs mois. Ainsi, la doula est une figure connue et intime du couple, de la famille, présente tout au long de son apprentissage de la parentalité. Nous offrons donc aux parents la stabilité de notre engagement ainsi qu’un soutien approprié pendant plusieurs mois. (Lorsque c’est possible, et idéalement, la doula pourra prévoir un travail en binôme avec une autre doula qui pourrait, en cas d’impossibilité ou de maladie, la remplacer auprès des parents -qu’elle aurait préalablement rencontrés- à tout moment.)
Notre accompagnement des familles se situe sur les plans émotionnel, affectif, physique et pratique.
Notre accompagnement est complémentaire de celui de la sage-femme ou du médecin et ne remplace en aucun cas le suivi médical de la mère pendant sa grossesse et l’accouchement. Nous ne sommes pas des thérapeutes et nous ne pratiquons aucun acte médical. Nous ne dispensons pas de consultation ni examen ou avis médical d’aucune sorte. Les doulas n’ont aucune compétence pour établir un suivi médical de grossesse ou pratiquer un accouchement.
Nous ne pouvons pas accompagner les mères, les couples qui n’ont pas mis en place un suivi médical par une sage-femme ou par un médecin.
Nous ne pouvons pas être présente pendant le travail et l’accouchement sans qu’une sage-femme ou un médecin soit présent.
Nous soutenons le travail des sages-femmes, dans le respect réciproque de nos compétences. Nous travaillons à créer un lien entre tous les intervenants médicaux et sociaux.
Chacune d’entre nous exerce selon sa sensibilité, ses statuts, ses limites. Il n’y a pas un modèle unique de doula, mais des femmes qui s’engagent, chacune à leur manière, auprès d’autres femmes, auprès de couples, autour d’une conviction profonde que la grossesse, la naissance et les premiers temps avec un nouveau-né sont des moments fondateurs, privilégiés mais parfois déstabilisants et subtils.
Nous nous engageons au secret professionnel, à ne pas divulguer ce que notre exercice nous aura permis de connaître d’intime, de familial ou de médical sur les femmes, les couples, les bébés que nous accompagnons.
Nous reconnaissons la dimension sacrée de la naissance, voire l’aspect initiatique que cet évènement peut avoir pour certaines femmes et hommes ; cette dimension est intérieure et personnelle à chacune/chacun ; nous ne proposons pas d’accompagnement religieux à la naissance ; nous ne faisons pas de prosélytisme ; nous travaillons en respectant l’orientation religieuse des parents.
Nous sommes solidaires les unes des autres, prêtes à nous soutenir mutuellement, à mettre nos compétences en commun, et à partager nos acquis. Nous nous engageons à remettre en cause nos acquis régulièrement et nous former continuellement par le biais de stages, d’ateliers, de colloques ou conférences pouvant améliorer la qualité de nos services auprès des parents.
Nous souhaitons oeuvrer ensemble pour que les femmes et les couples soient respecté·e·s, se sentent plus en confiance, plus conscient·e·s que la naissance leur appartient.
Issu du site du Conseil National de l’Ordre des Masseurs-kinésithérapeutes
Professionnel de santé, il met en œuvre la rééducation :
– des troubles du mouvement ou de la motricité de la personne ;
– des déficiences ou des altérations des capacités fonctionnelles.
La pratique de la kinésithérapie comporte également la promotion de la santé, la prévention, le diagnostic kinésithérapique.
Dans le champ thérapeutique, à partir de la prescription médicale, le kinésithérapeute établit un bilan des capacités de ses patients. Il fixe, avec eux, des objectifs et propose un programme adapté de rééducation. Il explique les méthodes et les techniques qu’il va employer durant les séances. Il le fait en toute indépendance et en pleine responsabilité.
Son champ d’intervention est très large : maladies neurologiques, traumatologie, affections rhumatismales, traitement des troubles de l’équilibre, de l’incontinence urinaire et fécale, cancérologie, traitement des affections respiratoires et cardio-vasculaires, des troubles de la déglutition, rééducation pédiatrique, kinésithérapie obstétricale… Le kinésithérapeute peut intervenir à tout âge de la vie de ses patients.
Depuis la création de la profession en 1946, où il utilisait comme traitement de base le massage et la gymnastique médicale, les techniques qu’il utilise ont beaucoup évolué avec le développement des connaissances issues de la recherche scientifique. Les objets connectés par exemples et les serious games connaissent un important développement et sont des outils utilisés par le kinésithérapeute, qui n’a pour autant pas abandonné massage, postures, étirements, renforcement musculaire, etc.
Il peut prescrire les dispositifs médicaux nécessaires à l’exercice de sa profession.
L’accès direct au kinésithérapeute est possible dans de nombreux domaines, comme l’activité dans le domaine du sport, (rappelons que son diplôme lui permet d’obtenir la carte d’éducateur sportif), de la prévention, du bien-être.
Il est possible de consulter le kinésithérapeute directement en cas d’urgence en l’absence d’un médecin. il est dans ce cas habilité à accomplir les premiers actes de kinésithérapie nécessaires.
Il participe à des actions de santé publique et notamment à la lutte contre le tabagisme puisqu’il peut prescrire des substituts nicotiniques, donnant ainsi accès à ses patients au forfait d’aide au sevrage tabagique.
Le kinésithérapeute peut aussi concourir à la formation initiale et continue ainsi qu’à la recherche.
Pour exercer, le kinésithérapeute doit être titulaire d’un diplôme d’État et inscrit à l’Ordre. Le cursus pour l’obtenir dure cinq ans qui se répartissent ainsi :
– une première année à l’université, majoritairement en PACES (Première année commune aux études de santé) ou en biologie ou sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS) :
– quatre années dans un institut de formation.