Les réflexes primordiaux sont des pré-programmes moteurs, des « schèmes ». Ils sont déjà « inscrits » dans notre système neurologique afin de commander une réponse motrice à un stimulus environnemental. C’est un « patron », une structure d’organisation du mouvement, héritage ancestral lié à notre évolution depuis la nuit des temps, le meilleur exemple en est le réflexe de reptation ou de ramper.
Il existe différents types de réflexes primordiaux
- réflexes archaïques : ce sont les réflexes du nouveau-né qui s’intègrent au cours de la croissance, comme le réflexe de Moro (quand le bébé sursaute) ou celui d’agrippement des mains…
- réflexes de vie, ceux qui persistent : réflexe de respiration, de redressement, d’équilibre…
- réflexes du visage : fouissement, succion, mastication, déglutition…
- réflexes de naissance qui permettent au bébé de se frayer un chemin vers la sortie et de créer un bon attachement ensuite avec les parents
Certains de ces réflexes sont d’ordre vital et persistent toute la vie, d’autres, apparaissent lors du développement de l’individu, s’activent puis s’intègrent afin de laisser place à un réflexe plus mature ou à une motricité volontaire selon les réflexes. Leur rôle est essentiel dans notre quotidien, sans que nous en ayons conscience.
Les mouvements complexes volontaires comme écrire, jouer de la musique, faire du sport s’appuient sur les structures de base des réflexes archaïques. En effet, dès notre vie intra-utérine puis lors de nos premiers mois extra-utérins, les réflexes primordiaux créent une motricité involontaire, le foetus puis le nourrisson réalise des mouvements aléatoires. Lorsqu’il bouge ainsi, le cerveau (au fur et à mesure de sa maturation) analyse a posteriori le résultat de ces mouvements, afin de les analyser et de les intégrer, créant les premiers « câblages » qui donneront lieu ensuite à la motricité volontaire.
Que déduire de cela ?
Que le sensoriel est le point de départ de l’appréhension du monde par le nourrisson. La façon dont nous allons porter notre bébé, le mouvoir pour l’habiller, le retourner, le positionner sur son tapis ou dans son lit et surtout la variété de stimulations sensorielles qu’il va rencontrer grâce à nous, va influencer son développement moteur et donc cérébral.
Que si notre bébé a un torticolis du nourrisson (la tête toujours tournée du même côté, à droite par exemple), outre un risque accru de plagiocéphalie, il ne verra passer dans son champ de vision que sa main droite et jamais sa main gauche. Il va en résulter que notre bébé va moins bien s’approprier sa main gauche, va de moins en moins la bouger spontanément et donc développer une motricité asymétrique.
Quand les réflexes n’apparaissent pas ou partiellement, et/ou ne s’intègrent pas ou partiellement, le réflexe mature ou la motricité volontaire auquel ils doivent laisser place s’en trouve parasité et fonctionne imparfaitement. Cela peut affecter les capacités motrices, les capacités d’apprentissage, de relation ou de gestion des émotions de l’individu.
Fort heureusement, rien n’est perdu. Notre système nerveux possède de remarquables propriétés de plasticité et il est possible à tout âge de travailler ces réflexes pour leur permettre une bonne intégration et que l’individu puisse avoir un fonctionnement optimal.
En conclusion, si vous observez que votre tout petit a une posture ou une motricité asymétrique, parlez-en à votre pédiatre ou à votre kinésithérapeute 😉
Cet article vous a plu ? Partagez-le ! 😉